Tanguy Bidaud s'est installé aux commandes du dernier-né de la gamme Magnum de Case IH pendant dix jours. Le verdict de l'agriculteur, déjà utilisateur de modèles de la gamme précédente, est sans appel. Motorisation, transmission, visibilité, design... la marque fait évoluer son tracteur pour répondre aux normes actuelles. En matière de technologie et de confort, la marque a placé la barre haute. Détails.

Cliquez sur la flèche pour lire la vidéo

Déjà propriétaire de deux tracteurs Case IH Magnum 370, Tanguy Bidaud cultive 600 ha avec son beau-père à Heuqueville dans l'Eure. Les deux hommes se préoccupent beaucoup de la compaction de leurs sols et sur la ferme, les tracteurs roulent la plupart du temps jumelés. Le terrain de jeu idéal pour tester le dernier-né de la gamme Magnum AFS Connect de Case IH, le 380 version Rowtrac en CVX Drive. En clair, les roues arrière ont disparu au profit d'un train de chenilles triangulaire. Et bien sûr, les agriculteurs n'ont pas oublié de vérifier son efficacité en matière de compaction.

Sous le capot, place au moteur FPT six cylindres de 8,7 l de cylindrée, développé et surtout éprouvé dans l'Illinois aux États-Unis. Il répond évidemment aux exigences de la norme d'émissions Stage V grâce à la technologie Hi-eSCR2, donc sans vanne EGR de recirculation des gaz d'échappement. Le coût de la maintenance est ainsi restreint, d'autant plus que l'intervalle entre les vidanges passe à 600 h. « Aucun doute, il en a dans le ventre ! Les 380 ch sont bien là », s'exclame le jeune agriculteur. « Par rapport aux modèles d'ancienne génération, l'engin ne peine pas avec l'outil de préparation Rollomaximum XXL 930 de Dalbo. Même avec 9,3 m derrière, ça ronronne et sans pour autant solliciter trop la capacité du bloc », ajoute Tanguy.

Transmission CVX Drive avec Stop actif

Le producteur est un habitué de la marque et de sa transmission à variation continue. Inutile de préciser qu'il apprécie la boîte CVX Drive dont le tracteur à l'essai bénéficie. « Toute la puissance passe au sol et surtout  sans interruption de couple », précise-t-il. La marque intègre trois gammes pour optimiser davantage la puissance en fonction du travail en cours. Autre avantage : la fonction "Stop actif", qui permet d'immobiliser le tracteur sans utiliser la pédale de frein. « Il suffit de lâcher la pédale d'avancement (ou le joystick multifonctions) pour stopper le tracteur. Et attention, ça s'arrête franchement. À voir si l'agressivité du système est réglable via le terminal. Si je quitte le siège, le frein de parking s'enclenche automatiquement pour davantage de sécurité », raconte l'habitué de la marque.

Plus besoin d'escorte avec les chenilles, le tracteur est au gabarit routier !

Sur la route, l'engin atteint la barre des 40 km/h sans aucune difficulté. Et question confort, rien à redire. Le constructeur a peaufiné son tracteur autour des chenilles, et les roues avant renforce le confort en cabine. « Pas de comparaison possible avec le système à deux chenilles uniquement. On oublie vite qu'on est à bord d'une version chenillée. Gros avantage : inutile d'être escorté lors des déplacements ! Je roule la plupart du temps avec le jumelage, c'est une contrainte d'avoir toujours besoin d'une escorte », indique le fermier.

Mesures au pénétromètre pour évaluer l'efficacité des chenilles

Et de préciser : « C'est davantage de confort et surtout un chauffeur en moins à monopoliser. Avec le tracteur équipé de roues jumelées, je dépasse le gabarit routier alors, pour ne prendre aucun risque, dès que je dois me déplacer, une voiture ouvre la route. Notre parcellaire est morcelé et parfois distant. Mis à part l'an passé pendant le confinement, période où les routes étaient désertes, impossible de circuler faute de quoi les automobilistes s'insurgent aussitôt. En outre, le tracteur à chenilles doit davantage impressionner, les véhicules se rangent d'eux-mêmes ! », apprécie Tanguy en souriant.

Pour évaluer l'efficacité réelle en matière de compaction, le conseiller de la Chambre d'agriculture de l'Eure a débarqué avec son pénétromètre. Une série de mesure a permis de montrer plus objectivement que la force de pénétration est sensiblement identique derrière le passage du tracteur à chenilles ou celui à roues jumelées. Avantage au Rowtrac si l'on compare au Magnum à roues simples. Surtout si l'on considère l'argument précédent au sujet de l'escorte routière.

Les chenilles oscillent et pivotent pour maintenir une empreinte au sol plane, de sorte à optimiser le transfert de puissance au sol. La traction n’est pas affectée quel que soit le type d'outil, ou si le terrain est accidenté.

Cabine Surveyor : embarquez en première classe

En cabine, le confort règne en maître ! Le système de suspension hydraulique semi-active du modèle Surveyor, le siège chauffant à suspension pneumatique en cuir rouge, la climatisation automatique, l'autoradio Bluetooth, l'écran tactile couleur de 12 pouces, les  leviers "fingertips" à code couleur, éclairés et configurables, l'accoudoir MultiController compatible Isobus... sans oublier les ports de rechargement et de transfert de données USB. « Tout a été pensé pour parfaire l'ergonomie des commandes et le bien-être de l'opérateur. Ce n'est pas un détail lorsqu'il s'agit de passer ses journées installé aux commandes. À souligner également l'insonorisation. Je suis installé aussi confortablement que dans mon salon, c'est bien l'évolution la plus notable de cette génération. »

Autre évolution : l'électronique et la connectivité. « Toutes les fonctions du tracteur sont regroupées dans le terminal tactile. « Je pilote tout du bout de doigts, l'éventail des possibilités est large. Le bouton d'activation de l'autoguidage est désormais sur le joystick, c'est appréciable. Plus besoin de lâcher le manche pour enclencher le dispositif ! », remarque Tanguy.  

Transfert de données sécurisé et sans fil via l'ordinateur

Et en guise de passerelle entre le tracteur et la plateforme digitale du constructeur, la technologie AFS Connect gère le transfert des données via l'ordinateur ou la tablette. L'agriculteur peut visualiser les opérations en cours, les informations liées à sa flotte d'engins ou encore les données agronomiques. Selon la marque, le transfert est sécurisé et offre des fonctions d'assistance à distance. Par exemple, le concessionnaire peut effectuer les mises à jour du système sans que le tracteur quitte le champ. À souligner aussi la possibilité de dupliquer l'affichage de l'écran du terminal AFS 1200. Le chef d'exploitation peut par exemple conseiller son chauffeur sur les réglages à effectuer sans avoir à se déplacer. 

Sans oublier les solutions d'agriculture de précision, que sont la coupure de tronçons, la modulation des doses intra-parcellaires... Le récepteur GPS installé est le dernier-né de la gamme AFS, le Vector Pro. Il capte tous les signaux de corrections, depuis le plus basique, l'AFS 1, jusqu'au signal RTK ou l'AFS 2.

[slideshow post_id="400"]